• Loin d’elle

Publié le par 67-cine.gi-2007













Loin d’elle drame de Sarah Polley








avec :
Julie Christie, Gordon Pinsent, Olympia Dukakis, Michael Murphy, Wendy Crewson, Kristen Thomson, Stacey Laberge, Jason Knight, Deanna Dezmari, Clare Coulter, Thomas Hauff, Alberta Watson, Grace Lynn Kung, Lili Francks, Andrew Moodie, Judy Sinclair, Tom Harvey, Carolyn Hetherington, Jessica Booker, Janet Van De Graaff, Ron Hewat et Vanessa Vaughan


durée : 1h45
sortie le 2 mai 2007

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Synopsis
Fiona et Grant sont mariés depuis 45 ans, ils ont surmonté les épreuves, l’usure du temps et s’aiment tendrement. Pourtant, Fiona a des pertes de mémoire de plus en plus fréquentes. Apprenant qu’elle souffre de la maladie d’Alzheimer, elle décide de se faire admettre en maison spécialisée. Grant ne sait comment gérer cette séparation, rongé par la culpabilité. Impuissant, il regarde Fiona s’éloigner de lui et tomber amoureuse d’un autre patient. Grant arrivera-t-il à gérer la situation et ses sentiments ?


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La genèse du projet
C’est dans l’avion, en rentrant du tournage de No such thing de Hal Hartley, que Sarah Polley a lu la nouvelle d’Alice Munro, L’ours traversa la montagne, parue dans le New Yorker.
Sarah Polley raconte : « J’ai été incroyablement émue. Je venais d’achever un tournage avec Julie Christie et je voyais sans cesse son visage en imaginant l’héroïne. Ce n’est pas dans mes habitudes de penser à adapter les histoires que j’aime mais celle-là m’a fascinée. J’ai lu la nouvelle et j’ai su ce que pouvait être le film. »
À cette époque, Sarah est actrice depuis l’âge de six ans, elle a déjà écrit et réalisé deux courts-métrages (Don’t think twice et The best day of my life). « Pendant deux ans, je n’ai pas réussi à me sortir cette histoire de la tête et j’ai fini par demander au producteur Danny Iron de se renseigner sur les droits. Puis je me suis lancée dans l’écriture du script, un peu intimidée à l’idée d’adapter un travail que je respecte autant : Alice Munro est l’un de mes auteurs favoris. Ses personnages sont vrais, imparfaits, parfois attachants, parfois détestables. »
Aux côtés de Sarah Polley, on trouve les producteurs Jennifer Weiss et Simone Urdl de The Film Farm, et Daniel Iron de Foundry Films qui suit la jeune réalisatrice depuis son premier court-métrage, ainsi qu’Atom Egoyan dans le rôle de producteur délégué.
Complice de longue date, Daniel Iron n’a jamais douté des capacités de Sarah Polley à écrire et réaliser un long-métrage : « Je connais son intelligence et sa persévérance. Elle fréquente les plateaux de tournage depuis des années et appréhende le métier de réalisateur mieux qu’aucun autre jeune metteur en scène. Elle a elle-même fait le déroulé à partir de son premier scénario. »


Atom Egoyan confirme ce professionnalisme : « Sur le tournage de De beaux lendemains, j’avais remarqué l’attention que Sarah portait à tous les aspects techniques. La réalisation est un aboutissement naturel de sa jeune mais riche carrière. Sa maturité transparaît à la lecture du script. Il y a une clarté, une simplicité et en même temps une vraie tension dramatique qui s’en dégage. Il permet de faire ce que le cinéma fait à merveille : nous transporter grâce à des histoires et des personnages. »
« Sarah était définitivement prête à passer au long-métrage », confirme Jennifer Weiss. « Si vous regardez ses films précédents, vous constaterez qu’ils se rapprochent du style d’Alice Munro - à la fois simple et subtil. Et Sarah sait travailler avec les acteurs pour jouer sur les nuances, de la même manière que l’auteur travaille ses personnages. »
Bien qu’Alice Munro n’ait pas participé à l’adaptation, il semble qu’elle en a été très satisfaite : elle a laissé un message très flatteur sur le répondeur de la réalisatrice...

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L’histoire
Loin d’elle est une histoire d’amour. « Cette histoire nous touche tous », remarque Jennifer Weiss. « Vous regardez le film en ayant en tête vos propres expériences et vos propres espoirs. Il parle avant tout de l’engagement et des épreuves que nous avons à traverser. »
Les pertes de mémoires de Fiona viennent bouleverser l’équilibre des choses dans le couple Andersson, marié depuis plus de 40 ans. Malgré le déni de Grant, Fiona est malade. Elle souffre de la maladie d’Alzheimer. Imperceptible à son début, la maladie efface toute une vie souvenir après souvenir. Le passé proche d’abord, une période heureuse pour les Andersson. Mais très vite, ce sont les souvenirs plus lointains qui ressurgissent, sans la protection d’une paix négociée par le couple, et avec eux, des émotions qu’ils croyaient enterrées.


« Dans ce film, la maladie est avant tout une métaphore pour montrer à quel point la mémoire joue un rôle important dans un couple, entre les choses qu’on choisit d’oublier, et celles dont on veut se souvenir. Encore une preuve de maturité de la part de Sarah, “malgré” sa jeunesse », remarque Simone Urdl.
Comme l’écrivait Oscar Wilde dans L’importance d’être constant : « La mémoire est un journal intime que nous portons tous en nous. Contrairement à une liste objective de faits, un journal est traversé par la joie et la douleur : la mémoire est sélective. »
Sarah Polley s’est intéressée aux histoires d’amour qui durent, à la façon dont un mariage survit au temps qui passe sans se noyer dans la nostalgie des premières années : « Les histoires d’amour sur les seniors sont souvent pleines de sentimentalisme ou illustrées par des milliers de flash backs. C’est, à mon sens, moins intéressant. L’amour reste défini par une alchimie entre deux êtres ou marqué par le destin d’une rencontre. Ces nouveaux amoureux ont souvent un passé personnel riche, hérité d’histoires précédentes. Imaginez alors que ce couple ait un passé en commun de cinquante ans. Les relations adultérines de Grant peuvent apparaître comme des erreurs de jeunesse mais une chose est sûre : il se trompe s’il imagine que le temps a tout effacé ». La réalisatrice précise : « Je voulais que leur relation ait traversé de véritables épreuves et qu’elle ait survécue, qu’elle se soit nourrie de cette expérience, de l’émotion et des transgressions. »


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Fiche technique
Écrit et réalisé par : Sarah Polley
d’après la nouvelle : d’Alice Munro «L’ours traversa la montagne»
Producteurs délégués : Atom Egoyan et Doug Mankoff
Co-produit par : Victoria Hirst
Produit par : Daniel Iron, Simone Urdl et Jennifer Weiss
Directeur de la photographie : Luc Montpellier, Csc
Montage : David Wharnsby
Musique : Jonathan Goldsmith
Costumes : Debra Hanson
Décors : Kathleen Climie
Son : Jane Tattersall
Casting : John Buchan, Csa

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de



remerciements
à Julien Bourges, Laurence Raymond, Charlotte Boucon et Stéphanie Laroque
logos, textes & photos © www.lafabriquedefilms.fr

Publié dans PRÉSENTATIONS

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